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Auteur : Zao Wou-Ki (Pékin, 1920 – Nyon, 2013)
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Catégorie : Peinture
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Technique : Huile sur toile
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Date : 1959
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Dimensions : H. 46 cm ; L. 55 cm
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Provenance : Donation des enfants et petits-enfants de Bernard et Claude Dorival
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Numéro inventaire : Inv. : 2025-2-1
02.07.59-22.09.59 – Juillet-septembre 1959
Né en Chine en 1920, le peintre Zao Wou-KI s’installe à Paris en 1948 où il s’impose comme l’un des représentants majeurs de la Nouvelle École de Paris. Figure illustre de l’abstraction lyrique, il fréquente notamment Maria Helena Vieira da Silva, Alfred Manessier, Hans Hartung ou encore Pierre Soulages.
Au milieu des années 1950, Zao Wou-Ki délaisse progressivement la figuration au profit de compositions lyriques, dans la veine du paysagisme abstrait. En 1957, un voyage aux États-Unis renforce son intérêt pour une peinture spontanée et instinctive. C’est de cette première période abstraite que date le tableau acquis par Bernard Dorival à la fin de l’année 1959. Bernard Dorival, historien de l’art, conservateur puis directeur du musée national d’art moderne fut très proche de Zao Wou-Ki, et ce, dès son arrivée en France. En 1949, Dorival a écrit une préface pour la première exposition personnelle de l’artiste à la galerie Creuze.
Cette petite toile puissante frappe par son caractère monumental et par la richesse du coloris. Elle opère une synthèse entre la peinture allusive chinoise et le lyrisme de l’abstraction occidentale. Chez Zao Wou-Ki, le passage à l’abstraction ne provient pas d’une recherche formelle ni d’une volonté de libérer le geste. Il s’agit plutôt d’une volonté d’exprimer la nature ; de traduire par le dynamisme des signes et la vibration des couleurs, les sensations physiques produites par le vent et la lumière. Dans la tradition chinoise, tous les signes ont un sens et les couleurs ont une signification spirituelle. La peinture, posée en touches assez épaisses, dégage une luminosité singulière, en particulier dans les blancs et les gris aux reflets nacrés. Ces teintes délicates évoquent l’opalescence des porcelaines chinoises. Cette vibration des couleurs confère un caractère dramatique à la toile, on ressent la densité et la vibration de l’air. Dans ce tableau, les traits incisifs massés au centre de la composition rappellent les idéogrammes archaïques que l’on peut observer sur des bronzes antiques et gravés sur des plaques d’os. Dans les années suivantes, Zao délaissa petit à petit les signes au profit de l’équilibre des masses colorées et d’effets d’atmosphère.