Dame à sa toilette

Dame à sa toilette, Anonyme de l’École de Fontainebleau, 16ᵉ siècle © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay
  • Auteur : Anonyme de l’École de Fontainebleau

  • Catégorie : Peinture

  • Technique : Huile sur toile

  • Date : Fin du 16e siècle

  • Dimensions : H. 105 cm ; L. 76 cm

  • Provenance : Saisie révolutionnaire, collection Legouz à Dijon, 1792

  • Numéro inventaire : Inv. CA 118

Par son sujet, son érotisme raffiné, son élégance recherchée et son contexte décoratif, la Dame à sa toilette est l’un des chefs-d’œuvre de l’École de Fontainebleau.

Saisi en 1792 chez Bénigne Legouz, l’un des plus importants collectionneurs dijonnais de la fin du 18e siècle, ce tableau reste mystérieux : si les circonstances de l’arrivée de cette œuvre à Dijon ne sont pas connues, l’iconographie et la symbolique qui lui est associée sont également sources d’interrogations.

À peine vêtue d’un voile transparent retenu par une collerette brodée d’or, la dame est en train de se parer, tandis que derrière elle une servante cherche des vêtements dans un coffre. Au premier plan, devant elle, sont disposés bijoux, peigne, miroir et fleurs, et un coussin sur lequel elle pose le bras. Au mépris de toute vraisemblance, son profil se reflète dans le miroir.

On trouve les antécédents de la composition en Italie, où ont été peintes nombre de beautés nues ou au bain, sous les noms de Vénus, Diane ou Flore : la Vénus d’Urbino de Titien, peinte en 1538, propose cette même juxtaposition d’un corps féminin dénudé et d’une servante à l’arrière-plan.

Ces œuvres constituent une floraison excentrique et tardive de l’art de cour, dans un climat d’échanges avec les maîtres nordiques alors nombreux en France. La persistance des intentions symboliques, voire moralisatrices, dans ces Dames à la toilette est encore un écho de l’art de Fontainebleau, où l’érotisme s’exprime le plus souvent sous le couvert de la mythologie.