L’arrestation du Christ de Guérard

L’arrestation du Christ, attribué à Grégoire Guérard, 16ᵉ siècle © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay
  • Auteur : Grégoire Guérard, attribué à (Actif entre 1512 et 1538)

  • Catégorie : Peinture

  • Technique : Huile sur bois

  • Date : Vers 1520

  • Dimensions : H. 103,4 cm ; L. 93,6 cm

  • Provenance : MNR attribué au musée national d’art moderne par l’Office des Biens et Intérêts Privés en 1951, dépôt de l’État au musée des Beaux-Arts de Dijon, 1952 (inv. M.N.R 347)

  • Numéro inventaire : Inv. D 4068

Donné au peintre d’origine hollandaise Grégoire Guérard, ce très beau panneau montre deux scènes religieuses dans une même composition : L’Arrestation du Christ occupe le devant de la composition et Jésus au jardin des Oliviers le second plan. Grâce à une composition habile et dynamique, basée sur de grandes obliques, l’artiste a réussi à mêler ces deux épisodes en utilisant le paysage et les éléments naturels pour les relier.

Ce tableau est entré au musée comme œuvre d’un peintre allemand anonyme ; il montre effectivement une grande parenté avec le style germanique, puisque Grégoire Guérard s’inspire des estampes d’Albrecht Dürer (1471-1528).

On reconnaît au premier plan l’épisode de saint Pierre et Malchus (Jean, 18, 10 et 11), emprunté presque textuellement à une gravure sur bois de la Grande Passion, datée de 1510, représentant l’arrestation du Christ. Malgré quelques variantes de détail, l’artiste a respecté le schéma de Dürer : l’épée brandie, Saint Pierre saisit le bras de Malchus, renversé à terre, sa lanterne à la main.

Pour l’arrière-plan, à gauche, le peintre s’est inspiré de la planche Jésus au mont des Oliviers, tirée de la Petite Passion exécutée entre 1507 et 1512. Il en a retenu l’ange montrant la croix au Christ les bras tendus, le calice et les apôtres endormis un peu plus bas – trois dans la peinture, deux seulement dans l’estampe – et dans des attitudes légèrement différentes.

Tout en copiant Dürer, l’artiste montre son habileté à fondre ses sources iconographiques dans une composition originale qui fait de ce panneau une œuvre inédite et non une copie servile. La beauté des coloris, avec l’omniprésence des bleu-vert, l’utilisation de la lumière, le réalisme des visages et des costumes, le traitement des frondaisons en font aussi une œuvre emblématique de la production de Grégoire Guérard.
Actif entre la Champagne et la Bourgogne entre 1512 et 1538, ce peintre s’est forgé un langage original et composite, où des inspirations multiples se fondent en un style très personnel.