Le Lit des Heures

La forme générale du lit s’inspire des meubles néogothiques mis au goût du jour par l’architecte Viollet-le-Duc qui contribua au 19^e siècle à la redécouverte du Moyen Âge. Cependant, le caractère sentimental, évanescent et symbolique des décors, ouvrent une profonde réflexion sur la destinée, thème cher au sculpteur Dampt, proche du courant symboliste. Autour de 1900, le décor de la chambre à coucher bourgeoise devient le théâtre de l’intimité du couple.

Les panneaux de bois sont décorés de reliefs : la tête de lit présente trois scènes symbolisant la Maternité, l’Amour et la Vie de couple, tandis qu’une frise symbolisant les douze heures de la nuit se positionnait à l’origine au-dessus. C’est cette frise aujourd’hui disparue qui a donné son nom au meuble : elle représentait douze visages se drapant progressivement d’un voile. Le couronnement du lit prend la forme d’un dais orné d’une marqueterie de motifs végétaux. Sur sa corniche, la devise en calligraphie néogothique « A songe d’or cestuy qui dort sans ung remord » surplombe l’ensemble tandis qu’un enfant, les bras chargés de pavots, symbolise Morphée en son centre. De chaque côté, des coqs prêts à chanter évoquent le réveil. Le relief du pied du lit représente les âges de la vie, avec, de gauche à droite l’Enfance, l’Adolescence, l’Âge adulte et la Vieillesse.