Les Footballeurs

Les Footballeurs, Nicolas de Staël, 1952 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris 2025
  • Auteur : Nicolas de Staël (Saint-Pétersbourg, 1914 - Antibes, 1955)

  • Catégorie : Arts graphiques

  • Technique : Lithographie en couleurs tirée sur papier

  • Date : 1952

  • Dimensions : H. 14 cm ; L. 22 cm

  • Provenance : Donation Granville, 1969

  • Numéro inventaire : Inv. DG 73

La célèbre série des Footballeurs de Nicolas de Staël a pour origine la soirée du 26 mars 1952 durant laquelle le peintre se rend au parc des Princes, à Paris, pour assister à un match de football nocturne entre l’équipe de France et celle de Suède. La rencontre sportive provoque chez l’artiste un véritable engouement, comme il l’écrit dans une lettre à René Char : « C’est absolument merveilleux, personne là-bas ne joue pour gagner, si ce n’est à de rares moments, où l’on se blesse. Entre ciel et terre sur l’herbe rouge et bleue une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert en toute vraisemblance. »

Au-delà d’une volonté de retranscrire sur la toile l’émotion qu’il a ressentie durant l’événement, cette série est aussi l’occasion pour Nicolas de Staël de renouer avec la figuration et de se libérer d’une abstraction devenue réductrice et oppressante. Dès le début de l’année 1952, il commence à peindre des paysages et des natures mortes.

Les Footballeurs s’inscrivent dans la suite logique de son exploration de la figuration puisque la série lui permet d’introduire des personnages. Couleurs, formes et rythmes retranscrivent la sensation de mouvement et traduisent l’énergie qui se dégage de la rencontre. Les différents éléments du match –ballon, joueurs, tribunes, éclairages – deviennent de simples aplats appliqués à l’aide d’une truelle et soulignent le jeu de contrastes chromatiques, entre les maillots bleus et noirs et les shorts blancs, le gazon tantôt vert foncé, tantôt rouge vif et l’arrière-plan du stade.

Les différents tableaux de cette série sont comme autant d’instants figés, gravés dans la mémoire du peintre et retranscrits sur le support de la toile. À l’instar de photographies, ils frappent par leur frontalité et leur absence de profondeur, et restent des témoignages presque pris sur le vif d’un moment clé dans la carrière du peintre.