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Auteur : Fabienne Verdier (Paris, 1962 - )
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Catégorie : Peinture
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Technique : Acrylique et technique mixte sur toile
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Date : 2011
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Dimensions : H. 180 cm ; L. 365 cm
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Provenance : Donation Marielle et Marina Saradar, 2024
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Numéro inventaire : Inv. 2024-5-4
Saint Christophe traversant les eaux 3
Fabienne Verdier a étudié à l’école des Beaux-Arts de Toulouse avant de partir en Chine en 1983. Elle a étudié la peinture traditionnelle auprès de l’un des derniers lettrés. Elle a relaté ce patient apprentissage dans Passagère du Silence, dix ans d’initiation en Chine (2003). De retour en France, elle a poursuivi sa recherche picturale en changeant progressivement de support et d’outil. Depuis le milieu des années 2000, Verdier utilise d’immenses et lourds pinceaux, réalisés sur mesure. Ils sont suspendus à un rail dans son atelier et permettent à l’artiste de peindre à la verticale, sur la toile posée au sol, dans une adaptation de la tradition chinoise. Fabienne Verdier a aussi renoué avec l’utilisation de la couleur. Elle s’est inspirée de la tradition picturale occidentale, en particulier des glacis des maîtres de la Renaissance flamande, pour réaliser les fonds colorés de ses tableaux.
Dans les années 2010, Fabienne Verdier a été invitée à travailler au cœur des collections du musée Groeninge à Bruges, qui conserve des chefs-d’œuvre de la Renaissance flamande. Elle a sélectionné six peintures dont elle a fait une analyse détaillée et à partir desquelles elle a peint plusieurs œuvres. Le polyptyque Saint Christophe traversant les eaux 3 est ainsi lié au Triptyque Moreel peint par Hans Memling entre 1484 et 1487. Verdier a été fascinée par les méandres et la profondeur de l’eau ainsi que par les drapés rouges des tuniques du Christ et du saint. Elle aisolé ce motif et retranscrit leur volume ainsi que la vivacité des contrastes de couleur. Le trait à l’encre rouge se déploie en profondeur et ondule sur les panneaux, il évoque à la fois la présence des personnages dans l’espace et le gonflé des tuniques. Les méandres que l’on observe dans ces formes sont une manière de transposer les mouvements de l’eau.