Tombeau de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière

Tombeau de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière, Jean de la Huerta, Antoine Le Moiturier et ateliers, 15ᵉ siècle © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay
  • Auteur : Jean de la Huerta (Daroca [Espagne], vers 1413 – Bourgogne, après 1462), Antoine Le Moiturier (Avignon [Vaucluse], vers 1425 – Dijon, vers 1497) et ateliers

  • Catégorie : Sculpture

  • Technique : Marbre noir, stuc, pierre peinte en noir, albâtre partiellement polychromé et doré, cuivre doré

  • Date : 1443-1470

  • Dimensions : H. 246 cm ; L. 376 cm ; Pr. 262 cm

  • Provenance : Chartreuse de Champmol, saisie révolutionnaire ; attribution du Conseil général de la Côte-d’Or, 1827

  • Numéro inventaire : Inv. CA 1417

À peine le tombeau de son père Philippe le Hardi était-il installé dans l’église de la chartreuse de Champmol, en 1410, que Jean sans Peur manifestait sa volonté d’édifier pour lui-même « une sépulture semblable », mais rien ne fut réellement entrepris, même après sa mort en 1419 : c’est son fils et successeur, Philippe le Bon, qui commanda ce tombeau au sculpteur Jean de la Huerta en 1443. Après avoir connu des déboires avec la réalisation des gisants, Jean de la Huerta quitta Dijon en 1456 ; les éléments du tombeau furent apportés à Champmol en 1457, ce qui nous permet de savoir qu’alors sont déjà exécutés la galerie, les pleurants, les anges de la dalle, les armoiries et le heaume.

En 1461, Philippe le Bon confia le chantier à Antoine le Moiturier, qui réalisa les gisants, achevant également pleurants et arcatures.

En 1470, le tombeau fut mis en place dans le chœur de l’église de Champmol, derrière celui de Philippe le Hardi.

Selon la volonté exprimée par Jean sans Peur, puis par Philippe le Bon, le tombeau de Jean sans Peur reprend fidèlement le modèle du tombeau de Philippe le Hardi, avec cette différence notable que deux gisants sont ici représentés et que l’architecture des arcatures témoigne d’une date plus avancée. Tenus par l’obligation de se conformer à leur modèle, Jean de la Huerta et Antoine Le Moiturier n’ont guère eu la possibilité de faire ici œuvre originale, au niveau tant stylistique qu’iconographique. Les matériaux utilisés sont eux aussi en partie les mêmes, bien que de provenances différentes.

Tombeau de Jean Sans Peur