Un lion

Si Géricault n’a pas effectué de voyage en Orient, il aborde comme ses congénères les sujets exotiques qui le fascinent. Pour observer les animaux, il fréquente, avant ses cadets Delacroix ou Barye, la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris, ouverte depuis 1794. L’artiste se passionne pour le règne animal mais fait des grands fauves l’un de ses modèles favoris, à l’instar des chevaux, son autre sujet de prédilection.

Ce portrait saisissant d’un lion, dans une nature juste esquissée, est empreint d’une énergie et d’une puissance sauvage qu’on retrouve dans les représentations peintes de l’artiste. L’expressivité du regard, fixé sur un danger ou une probable proie, anime le félin et lui prête des émotions comme s’il s’agissait d’une figure humaine. Les étapes de création sont perceptibles : on distingue le dessin au crayon sous l’aquarelle dont les contrastes modèlent les volumes. La nervosité du trait adoucie par la fluidité du pinceau concourent à donner vie à l‘animal prêt à bondir.