Vénus endormie

Vénus endormie, Dirk de Quade van Ravesteyn, 17ᵉ siècle © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay
  • Auteur : Dirk de Quade van Ravesteyn (1565-1570 - après 1619 ?)

  • Catégorie : Peinture

  • Technique : Huile sur bois

  • Date : Vers 1608

  • Dimensions : H. 70 cm ; L. 146 cm

  • Provenance : Dépôt de l’État de 1812, transfert de propriété de l’État à la Ville de Dijon, 2010

  • Numéro inventaire : Inv. CA 134

Motif récurrent de la peinture occidentale, la représentation d’une femme nue allongée est déclinée par l’artiste d’origine néerlandaise Dirk de Quade van Ravesteyn en une subtile composition qui laisse néanmoins planer le doute sur son interprétation.

Une jeune femme à la peu laiteuse, juste parée de bijoux, s’abandonne lascivement sur un lit richement garni ; la pose provocante du corps et la position de la tête soutenue par la main droite contredisent l’évocation du sommeil que laissent suggérer les yeux fermés. L’ambiguïté de la représentation est perceptible, tout comme dans le pendant de l’œuvre, conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne, le modèle semblant plutôt inviter le spectateur à partager sa couche.

L’attention est attirée par les somptueux bijoux de la jeune femme : collier, pendentifs, bracelets d’or ornés de perles ou de pierreries, et surtout le magnifique joyau formé de médaillons sertis de perles, de saphirs et de rubis, que l’on retrouve sur le tableau de Vienne. L’artiste fait preuve d’une grande maîtrise de la composition en ouvrant l’arrière-plan sur un paysage en haut à droite, mais également d’une belle habileté dans le rendu des matières, bijoux et textiles, l’ensemble étant traité dans une palette sobre mais étudiée. Le magnifique rideau vert, la couverture rouge et les coussins brodés viennent en effet mettre en valeur la blancheur du corps avec beaucoup de subtilité.

Synthèse des influences nordique et italienne, cette œuvre illustre bien l’art maniériste, précieux et raffiné, de la cour de Prague à la fin du 16e siècle.